« Je sais qu’à certains moments, le simple fait de te lever quand elle se met à pleurer te donne envie de mourir tellement tu es fatiguée. Je sais que tu t’es déjà demandé si elle n’était pas l’erreur de ta vie. Parfois, tu te dis : « Si j’avais su que c’était ça, avoir des enfants, pour une femme, je n’en aurais pas eu », et tu es déchirée par la culpabilité d’oser formuler des choses pareilles. […]. En parler, ça voudrait dire regretter d’avoir eu Marine et ça, c’est indicible, inavouable, parce que malgré tout, tu l’aimes. C’est ce paradoxe que personne ne comprend, que toi-même, tu n’arrives pas à accepter : la puissance infinie de cet amour-là et sa pesanteur sur ta vie ».

Extrait du roman : Ainsi gèlent les bulles de savon, Vareille, M. (2022).

 

À la CPLU, se trouve un pôle d’expertise clinique et scientifique dans le domaine du burnout parental. 

Le burnout parental est défini comme un syndrome de stress chronique lié à la parentalité face auquel les ressources qu’un parent peut mettre en place ne suffisent plus (Roskam et al., 2018). En Belgique, ce phénomène touche 1 parent sur 10 (des femmes comme des hommes) selon les dernières estimations (Roskam et al., 2021). De nombreux parents se sentent souvent stressés voire dépassés. Quand le stress devient ingérable et que l’épuisement prend toute la place, il est possible que le parent se trouve en burnout. Les parents épuisés rapportent des sentiments difficiles comme la honte, la culpabilité, la solitude et la détestation de soi (Hubert & Aujoulat, 2018) mais très peu savent qu’il existe des prises en charge et des traitements spécifiques pour aller vers un mieux-être. 

 

En cas de grande difficulté, les parents peuvent observer quatre signaux d’alerte (Roskam et al., 2018) : 

1)     Un épuisement global qui peut être émotionnel (sentiment d’être en mode survie) et physique (perte d’énergie, fatigue permanente). 

2)     Une distanciation affective des enfants : il devient difficile pour le parent de s’impliquer dans la relation avec son enfant (par exemple, l’écouter ou lui donner de l’affection) même s’il continue de l’aimer et de « faire ce qu’il faut » dans la gestion des tâches quotidiennes (préparation des repas, devoirs, etc.). 

3)     Un sentiment de trop-plein : « Je n’en peux plus ». Ce sentiment s’accompagne souvent d’une perte de plaisir ou d’épanouissement dans son rôle de parent. 

4)     Un sentiment de contraste par rapport au passé : le parent ne se reconnait plus et a honte de ce qu’il est devenu, en contraste avec le parent qu’il était. 

Rencontrer ces difficultés ne signifie pas être un mauvais parent. Elles peuvent apparaitre chez des parents qui font de leur mieux au point de se sentir complètement épuisés. Nos cliniciens spécialisés de la CPLU proposent un accompagnement qui porte sur plusieurs thématiques (gestion du stress, pratiques parentales, communication entre parents) qui pourront être travaillées en individuel ou en couple et viseront un mieux-être dans cette grande aventure qu’est la parentalité. 

 

Bibliographie 

Hubert, S., & Aujoulat, I. (2018). Parental Burnout : When Exhausted Mothers Open Up. Frontiers in Psychology, 9, 1021. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2018.01021 

Roskam, I., Aguiar, J., Akgun, E., Arikan, G., Artavia, M., Avalosse, H., Aunola, K., Bader, M., Bahati, C., Barham, E. J., Besson, E., Beyers, W., Boujut, E., Brianda, M. E., Brytek-Matera, A., Carbonneau, N., César, F., Chen, B.-B., Dorard, G., … Mikolajczak, M. (2021). Parental Burnout Around the Globe : A 42-Country Study. Affective Science, 2(1), 58‑79. https://doi.org/10.1007/s42761-020-00028-4 

 

Roskam, I., Brianda, M.-E., & Mikolajczak, M. (2018). A Step Forward in the Conceptualization and Measurement of Parental Burnout : The Parental Burnout Assessment (PBA). Frontiers in Psychology, 9, 758. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2018.00758

modifié le 12/09/2023

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